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L'Homme est un roseau pensant : toute notre dignité consiste

donc en la pensée.

Travaillons à bien penser !

Malgré une certaine misère physique, l'homme réalise sa grandeur par ses facultés de cœur et de raison. Le plus faible de la nature, il n’en demeure pas moins un être pensant. Grand de par la conscience et le regard qu’il porte sur lui, il dispose d’une capacité à penser, même si celle-ci parait imparfaite.

Pascal, aux travers de ses écrits, dépeint la condition de l’homme et le place sous une lumière crue. Ne s’attachant pas uniquement à ses manquements ou faiblesses, également aux signes distinctifs d’une supériorité, visibles sous les ravages du péché.

Dans cette période de bouleversement, l’impact de certains événements se fait ressentir à des niveaux différents. Sentiment de se réveiller dans un monde qui ne nous appartient plus, sans connaître la raison de sa présence et le chemin à emprunter, avec néanmoins deux certitudes :

  • Celle qui nous indique une présence éphémère sur cette terre.
  • Le désir de construire sa vie et de tendre vers une forme de bonheur.

Le reste en soi, n’existe pas, l’univers restant inexorablement muet face aux attentes de nos cœurs, la science ne parvenant pas à nous consoler.

Mémoire d’abandon, trahison, dépendance ressentie, tels sont les états ou les émotions négatives qui ressortiront d’un homme inactif. L’attente, le doute ou l’indécision perçus comme un vide ne conduisent qu’au désespoir.

Ne pas contempler cet abîme angoissant défini comme avenir, ne pas chercher à s’en détourner, mais affronter, par la pensée, l’idée et l’action.

La pensée vous nourrit, vous distingue et loin de vous mettre face à votre impuissance, elle permet de dépasser les préjugés, les principes moraux, la peur de l’avenir … Ainsi, le scepticisme a aussi ses vertus !
Nous savons que nous ne savons rien, et que notre épreuve consiste en une perpétuelle quête de savoir, de reconnaissance, de remise en cause et de réalisations.

La vraie voie est celle de la Foi, celle des élans de nos cœurs qui nous conduit au mouvement, celui qui nous pousse à intervenir, avec la présence de Dieu à nos côtés. L’Amour de soi, de l’Autre, le cœur, loin de n’être qu’une une vague sentimentalité, s’impose comme une partie intégrante de notre chemin de vie, facette intime de notre être.

Il s’oppose aux démonstrations, mais pas à notre forme d’intelligence. La raison n’est pas contredite mais dépassée par un alignement des désirs du cœur sur ses pensées profondes.

Tel l’enseignement de Pascal, nos mémoires et ce qu’elles contiennent, nous engagent dans ce processus d’une réalité réelle, historique et permet une compréhension accrue de notre condition et devenir.

Penser, c’est aussi agir, transcender les événements et mettre la distance nécessaire à la souffrance ressentie.

L’homme n’est qu’un roseau, le plus faible de la nature; mais c’est un roseau pensant.
Il ne faut pas que l’univers entier s’arme pour l’écraser : une vapeur, une goutte d’eau suffit pour le tuer.
Mais quand l’univers l’écraserait, l’homme serait encore plus noble que ce qui le tue, parce qu’il sait qu’il meurt, et l’avantage que l’univers a sur lui, l’univers n’en sait rien.

En ces moments de doute, soyons attentifs aux pensées du cœur, au mystère ; renonçons à l’inquiétude, facteur de nuisance dans notre évolution à tous les niveaux.

La vraie sagesse naît de l’écoute et de la parole.

Nous sommes le témoignage vivant d’un humain vibrant qui choisit de s’unir à un destin collectif. Prolongeant la pensée, l’action est le message fort que nous choisissons de retenir pour ne pas faire l’apologie du négatif véhiculé, restons forts et lucides, empreints d’une sagesse lumineuse dont nous portons en nous les couleurs.

Soulignons une dimension fondamentale par la pensée, celle capable de bouleverser jusque dans leurs fondements les systèmes structurels de l’ensemble de l’humanité et ainsi, libérer l’Homme dans son existence individuelle ou collective, des menaces qui l’accablent.
Cette notion de pensée évolue tant sur le plan matériel que dans la dimension spirituelle. Elle met l’accent sur le respect des droits inaliénables à la personne humaine.

Toute menace contre les droits de l’homme fait offense à sa liberté de penser.

Aucun homme, aucune nation, ni aucun système au monde ne peut afficher son indifférence face aux menaces colossales qui pèsent sur nous, et les résultats en suivront si l’orientation totale poursuivie de la politique économique et internationale n’est pas modifiée de manière radicale.

Aujourd’hui, plus qu’hier, il parait impératif d’axer tous nos efforts, mobiliser et orienter l’Homme vers une dimension plus « humaine », voire spirituelle, celle qui correspond à son existence même !

Ne sombrons pas dans l’aliénation du mal collectif, usant de moult puissances exterminatrices des hommes contre eux-mêmes, des nations elles-mêmes.

Rendons grâce aux vraies valeurs, celles que nous portons en nous depuis la nuit des temps : faisons preuve de dignité, utilisons notre intelligence à bon escient, avec la volonté du cœur.

Sans juste langage, il n’est de véritable sagesse.
La pensée permet d’illuminer le monde de manière inoubliable.
Associons-nous à cette idée !

Pensée 143. Je puis bien concevoir un homme sans mains, pieds, tête car ce n'est que l'expérience qui nous apprend que la tête est plus nécessaire que les pieds. Mais je ne puis concevoir l'homme sans pensée. Ce serait une pierre ou une brute.

Pensée 145. Ce n'est point de l'espace que je dois chercher ma dignité, mais c'est du règlement de ma pensée. Je n'aurai point d'avantage en possédant des terres. Par l'espace l'univers me comprend et m'engloutit comme un point, par la pensée je le comprends.

Pensée 146. La grandeur de l'homme est grande en ce qu'il se connaît misérable. Un arbre ne se connaît pas misérable. C'est donc être misérable que de se connaître misérable, mais c'est être grand que de connaître qu'on est misérable.

Pensée 232. Toute notre dignité consiste donc en la pensée. C'est de là qu'il faut nous relever, et non de l'espace et de la durée, que nous ne saurions remplir. Travaillons donc à bien penser. Voilà le principe de la morale.