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Diplomatie d’entreprise :

entre politique publique

et fonction stratégique.

Véritable pôle d'influence, de performance et de compétitivité.

À l’heure où le monde subit une profonde mutation, la connaissance, comme la maîtrise de son environnement, également la capacité d’anticipation ressortent comme primordiales.

Si l’entreprise n’est pas une nation, la diplomatie d'entreprise, s’applique à l’activité pour s’inspirer du fonctionnement des Etats. En cela, elle représente un outil majeur dans la fonction stratégique qui permet de concevoir, représenter et négocier pour l’entité.

Bien que la société mondialisée dans laquelle nous évoluons nous offre d’infinies perspectives, à tous les niveaux, et malgré les progrès récents, il apparaît complexe d’appréhender les réelles opportunités, les risques encourus par son entreprise, ainsi que les menaces pouvant brutalement survenir.

Les outils traditionnels de gouvernance d’entreprise deviennent limités et nécessitent d’allier l’intuition au rationnel pour faire face à un contexte mouvant et aléatoire.

Aujourd'hui plus qu’hier, dans un souci de performance et face à un questionnement récurrent, l'entreprise doit se positionner différemment. Ainsi, ces nouveaux ambassadeurs des affaires deviennent incontournables à l’entreprise. Ces émissaires, jouant le rôle d’intermédiaires privilégiés intercèdent à plusieurs niveaux entre les acteurs étatiques et l’entreprise. Leurs rôles principaux, en tant que diplomate d’entreprise, visent à défendre et pérenniser les intérêts de l’entreprise, anticiper d’éventuels changements dans l’environnement en coopération avec les politiques en place.

Stratégie et diplomatie sont les deux instruments

de l'homme intelligent et habile.

Placée directement au cœur des relations internationales, la diplomatie d’entreprise intervient à différents stades:

  • Identification des tendances majeures du climat international.
  • Veille stratégique.
  • Analyse les pistes envisageables à l’expansion des activités.
  • Conseil et prévisions.
  • Intelligence économique.

Dans ce contexte de changement, quels enjeux stratégiques et quels défis pour l’entreprise de demain ?

Comment développer et renforcer son organisation ?

1. S’affirmer à l’international et se démarquer.

En ces temps incertains, plus que jamais, marquer son identité sur un territoire voisin impose de se distinguer visiblement de la concurrence. L’impact de l’image, véritable atout, permet cette distanciation face aux acteurs présents sur le marché.

De manière à sortir du schéma traditionnel et afin d’optimiser sa vision et son positionnement, l’entreprise ne basera pas ses échanges ou les actions à mettre en œuvre sur ses prestations seules ou produits uniquement.

Pour étendre son domaine d’intervention et apporter une valeur ajoutée réelle à son savoir-faire, son implication en faveur de son écosystème, une communication relative à son évolution, les raisons de ses choix et les buts qu’elle poursuit, deviennent des éléments qui permettent d’évaluer son intérêt pour le pays et les citoyens avec lesquelles elle compose.

Son intérêt principal : donner un sens à sa démarche et à ceux qui la suivent.

2. Accélérer le changement par la diversité du recrutement.

D’une institution à une autre, les relations varient énormément. D’une entreprise à une autre, d’une direction à l’autre, l’accès aux comités exécutifs, comme la coopération avec les instances publiques demande une maîtrise parfaite des intervenants, afin d’éviter toutes confrontations nuisibles à l’avancement des projets, tant qu’aux rivalités internes ayant un impact direct dans les RH ou le marketing. Le choix des protagonistes se veut minutieux et adapté au contexte.

Les gens sont des pays. Il est merveilleux qu’il en existe tant et qu’une perpétuelle dérive des continents fasse se rencontrer des îles si neuves. Mais si cette tectonique des plaques colle le territoire inconnu contre votre rivage, l’hostilité apparaît aussitôt. Il n’y a que deux solutions : la guerre ou la diplomatie.

Une forme de vie - Amélie Nothomb

3. Favoriser son expansion.

A la fois stratège et tacticien, le diplomate d’entreprise se présente sous les traits d’un dirigeant et s’oriente vers une approche concrète de la prise en considération des informations. Fort de cette compréhension des phénomènes analysés, son objectif premier lui impose de défendre les intérêts de l’organisation représentée. Principal relais relationnel entre l’entreprise et les acteurs étatiques, sa fonction d’observateur et interlocuteur social permet de clarifier les situations, d’aiguiller des décisions entre les acteurs.

Cet éclairage vise à mesurer les efforts nécessaires à produire pour son intégration et les opérations à mettre en œuvre en fonction de la conjoncture.

4. Devenir un influenceur et avoir un impact sur les projets de loi.

La démocratie actuelle, telle qu’elle existe, avec le contexte économique qu’on lui connait, devrait revoir son mode de fonctionnement, plus particulièrement en ce qui concerne le facteur « compétition ». S’orienter vers une vision des intérêts plus globale, être moins dans l’individualisme, mais dans une logique de collaboration et de concertation qui intègre toutes les entreprises, même les plus petites, souvent noyées face au réseau mondial. Pour être crédible sur la scène internationale, un consensus national doit faire l’objet d’une étude approfondie, mesurant les attentes et définissant les résultats escomptés sur un sujet crucial : l’avenir et le développement de nos entreprises à l’étranger.

5. Se relier à la vie politique.

Dans ce cadre, le diplomate d’entreprise remplit sa fonction globale et transversale, celle qui lui permet d’approcher et de coopérer avec les différents acteurs. Outre ces liens crées, son domaine de compétence l’amène à cultiver des relations privilégiées sur le plan international, notamment dans le milieu industriel auprès des élus locaux, des administrations, ONG, comme des universités.

Son domaine d’expertise s’élargit donc à la diplomatie publique des entreprises.

Le vrai enjeu du commerce extérieur se joue à l'intérieur.

Christine Lagarde.

6. Intelligence économique

L’intelligence économique agit directement au sein de la politique publique à différents niveaux. En dehors de sa maîtrise de l’information stratégique, elle permet de construire une réelle culture collective de l’information. Elle use de son influence pour encadrer les moyens d’action, protéger le patrimoine immatériel des sociétés et finaliser l’organisation. Malgré les exigences prescrites par l’entreprise elle-même, certaines industries relèvent de l’état et ne peuvent échapper aux réglementations. - les puissances publiques se révélant parfois comme clients des dites industries -

7. Créer et déployer une nouvelle stratégie

Les entreprises positionnées comme les nouveaux explorateurs du monde, sont continuellement exposées à ces changements brutaux. Leur mission principale s’inscrit dans leur engagement à intégrer ces contraintes à leurs structures et à leur mode de fonctionnement.

Si le monde du commerce reste complexe, nombreux sont les métiers et la concurrence rude à laquelle chacun est exposé, impose de une excellente connaissance de son environnement.

Qu’il s’agisse de détecter des options originales pour se démarquer, ou d’anticiper les risques de cessation, chaque intervenant est en perpétuel mouvement. Ainsi, le diplomate d’entreprise analyse de manière permanente l’évolution de tous ces facteurs et de son écosystème : une approche subtile, pragmatique et sécurisante pour l’entreprise.

Outre cet aspect purement analytique, leur action leur permet de passer d’une stratégie défensive à offensive, stratégie néanmoins plus utilisée pour les grands groupes.

Au cœur de cette stratégie, des éléments soutenant le développement durable seront à inclure qui prennent en compte les ressources naturelles du pays ou le changement climatique subi. En élargissant son périmètre, l’entreprise se sécurise en expérimentant de nouvelles technologies, se stabilise en innovant et favorise les mutations en interne. Ainsi, sa prospérité est assurée, mobilisant des flux financiers publics additionnés à ses fonds propres.

Contrairement à ce que l’on croit généralement, il ne s’agit pas de faire un choix entre économie et écologie. D’aucuns prétendent en effet que protéger l’environnement, c’est freiner, voire compromettre la croissance.

Kofi ANNAN

La diplomatie d’entreprise permet d’emprunter une trajectoire politique et stratégique ; ambitieuse, elle se veut axée autour de la compétitivité d’influence, du lobbying et de la performance.
Elle élargit et renforce la conception de mission par une responsabilisation sociale, en y intégrant les pouvoirs publics, comme les actionnaires, clients ou salariés.

Etre ou devenir le leader de l’intégration sur les places mondiales, c’est accepter de transformer radicalement sa façon d’être et de penser.

Agir et intervenir de manière plus globale, c’est adapter l’intuition à la rationalité.

Les entreprises et la communauté internationale dans son ensemble devront déployer des efforts plus importants pour faire en sorte de sécuriser les opérations, que ce rôle soit accepté par tous.
Qu’ils intègrent que changer sa conduite, travailler ensemble pour résoudre les conflits fait aussi partie intégrante des enjeux et ne signifie pas la fin mais un début pour chacun.
Qu’ils s’imprègnent des convictions de paix et agissent dans ce but ultime.
C’est à ce prix que la diplomatie triomphera !